Depuis 40 ans l’Asfad s’engage auprès des femmes victimes de violences conjugales et de leurs enfants.
Chaque jour, des femmes franchissent les portes de notre accueil de jour, appellent notre ligne d’écoute pour être aidées, reconnues comme victimes et pour trouver des solutions leur permettant de mettre fin aux situations de violences qu’elles rencontrent. Dans le cadre de leurs missions, les professionnel.les de l’Asfad sont amené.e.s à demander une mise en sécurité pour ces femmes – mise en sécurité qui, depuis plusieurs années, se fait majoritairement à l’hôtel, à défaut de places disponibles sur les places dédiées dans les structures.
Début septembre, l’Asfad a été informée du plafonnement des nuitées hôtelières financées par l’Etat. De ce fait, dès lors que le nombre de personnes hébergées à l’hôtel du fait de leur grande vulnérabilité atteint le plafond fixé par l’Etat, il n’est plus possible de les mettre à l’abri. Parmi ces personnes extrêmement vulnérables figurent des familles avec des enfants en bas âge, des femmes sortantes de maternité et des personnes victimes de violence conjugale.
Depuis plusieurs jours, des femmes qui, parfois après plusieurs mois ou années de violences, ont enfin eu la force de venir à l’accueil de jour de l’Asfad ou de nous appeler, ne peuvent pas être mises en sécurité et doivent, pour certaines d’entre elles, rester à leur domicile. Quatre ans, quasiment jour pour jour, après le Grenelle des violences conjugales, ce plafonnement des nuitées hôtelières constitue un recul évident pour les droits des femmes.
Les besoins sont énormes et la mise en lumière de ce sujet, dans le cadre du Grenelle des Violences conjugales a suscité beaucoup d’attente et d’espoir de la part de ces femmes. Ne les décevons pas ! Ne les laissons pas seules face aux violences qu’elles subissent.
Face aux besoins, grâce à son ancrage territorial et son engagement historique sur ce sujet, l’Asfad est prête à proposer rapidement des réponses d’hébergement adaptées et innovantes.
Dans l’attente de création de places d’hébergement qualitatives dans des centres où l’accompagnement sera adapté aux besoins de ces femmes, en lien avec les annonces du Gouvernement dans le cadre du Pacte des Solidarités sur le maintien des places d’hébergement d’urgence, nous appelons à la fin du plafonnement des nuitées hôtelières afin que toute personne victime de violences puisse être immédiatement mise en sécurité, si elle le nécessite.